S3-Épisode 6 : Le droit de savoir d’une femme : Combler le fossé entre les hommes et les femmes grâce à l’accès à l’information

25 septembre 2023

L’accès aux informations détenues par le gouvernement est depuis longtemps reconnu comme un droit fondamental. Malheureusement, pour de nombreuses femmes aujourd’hui, obtenir les informations dont elles ont besoin pour bénéficier de prestations ou de services, aider leur famille et s’engager dans la vie civique reste un combat. Laura Neuman, conseillère principale au Centre Carter, parle de la réduction de la fracture entre les sexes et de la façon dont l’accès à l’information pour les femmes a le pouvoir de transformer des vies.

 

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Patricia Kosseim :

Bonjour. Je suis Patricia Kosseim, commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de l’Ontario. Vous écoutez L’info, ça compte, un balado sur les personnes, la protection de la vie privée et l’accès à l’information. Nous engageons des conversations avec des personnes de tous horizons et écoutons des anecdotes concrètes sur les questions d’accès et de protection de la vie privée qui les intéressent le plus.

Bonjour, chers auditeurs et auditrices. Bienvenue au balado L’info, ça compte et merci de vous joindre à nous. La Semaine du droit à l’information arrive à grands pas et je me souviens d’un événement sur le droit à l’information en 2017. La conférencière principale était Laura Neuman, du Carter Center des États-Unis. Elle a parlé des véritables défis que de nombreuses femmes doivent relever, plus précisément dans les pays en développement, lorsqu’elles se heurtent à des obstacles pour accéder à l’information dont elles ont besoin afin d’exercer leurs droits pour bénéficier des avantages et services offerts par le gouvernement. Bien que l’importance de l’accès à l’information détenue par les gouvernements ait longtemps été reconnue comme droit de la personne à l’échelle internationale, la matérialisation de ce droit demeure élusive pour de nombreuses femmes.

La valeur et le pouvoir de l’information sont clairs pour celles qui cherchent à protéger leurs droits et faire valoir leur émancipation économique. C’est un moyen pour elles de responsabiliser les gouvernements qui prennent des décisions qui les touchent, aussi bien leurs vies que leurs familles. Cependant, des obstacles continuent à se dresser et empêchent de nombreuses femmes à accéder à l’information dont elles ont besoin pour exercer leurs droits. Parfois, ces obstacles sont flagrants. D’autres fois, ils sont plus subtils et insidieux, mais ils sont bien présents. Les recherches de Laura au Carter Center au cours des dernières années ont permis de les déceler et de les consigner afin que tout le monde les voie et les comprennent.

J’ai été tellement marquée par ce qu’elle avait à dire et par les exemples frappants tirés de la vie réelle dont elle a parlé en 2017, qu’à ce jour, j’ai gardé l’invitation à cet événement avec le nom et l’affiliation de Laura dessus afin que je puisse un jour la recontacter afin de faire un suivi sur son travail fascinant. J’ai bel et bien réussi à la contacter de nouveau, et elle est mon invitée dans l’épisode d’aujourd’hui de L’info, ça compte.

Laura Neuman est conseillère principale au Carter Center à Atlanta (Géorgie), où elle donne des conseils sur des sujets tels que la transparence, la bonne gouvernance et l’accès à la justice. Laura a créé un outil innovant d’évaluation des lois sur l’accès à l’information, et elle a mené la campagne Inform Women, Transform Lives (Informer les femmes, transformer des vies) dans 24 villes à travers le monde. Elle a voyagé autour du monde et a littéralement vu de ses propres yeux les difficultés auxquelles les femmes doivent faire face pour accéder à l’information publique dont elles ont besoin pour exercer leurs droits civils et démocratiques. Laura, bienvenue à l’émission et merci de vous joindre à nous aujourd’hui.

Laura Neuman :

Merci. C’est un plaisir d’être à vos côtés.

PK :

Laura, je me suis dit que nous commencerions par vous demander un peu votre formation et ce qui vous a poussée à faire le genre de travail que vous faites aujourd’hui au Carter Center.

LN :

Cela fait maintenant 24 ans que je travaille au Carter Center. Lorsque je suis arrivée pour la première fois, je me suis dit que j’allais y rester deux ans, mais j’ai tellement aimé mon expérience et cela a été tellement enrichissant pour moi que j’ai choisi l’autre extrême. Avant d’arriver au Carter Center, j’ai pratiqué le droit pendant environ cinq ans où je représentais des personnes qui vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Je travaillais donc pour des services juridiques dans le nord des États-Unis, au Wisconsin. J’ai fait une courte pause, j’ai vécu en République dominicaine, j’ai appris l’espagnol, et quand je suis rentrée aux États-Unis, au lieu de retourner à la pratique du droit, je me suis dit que les routes sinueuses me menaient toutes au Carter Center.

J’aime bien raconter cette anecdote amusante. Lorsque je suis entrée dans le Centre, je comprenais que le Carter Center faisait deux choses. La première était les lignes téléphoniques, car à l’époque, ils avaient le même système que nous avions au cabinet d’avocats, et l’autre était ce problème lié au droit à l’information. Lorsque je pratiquais le droit, c’est quelque chose auquel nous avions souvent recours pour que nos clients comprennent la raison pour laquelle certaines personnes avaient des avantages que d’autres n’avaient pas pour améliorer véritablement la vie des gens. Lorsque je suis arrivée au Center et qu’ils ont voulu attaquer ce problème du droit à l’information dans un certain nombre de pays, j’ai dit : « Absolument, vous pouvez compter sur moi. »

PK :

Pouvez-vous nous dire un peu ce que fait le Carter Center? Quel est son mandat?

LN :

Le Center existe depuis un peu plus de 40 ans. Il a été fondé et dirigé par l’ancien président des États-Unis, Jimmy Carter, et sa femme Rosalynn. Il dit avoir été forcé à prendre sa retraite, car il n’avait pas été réélu. Ils étaient très jeunes quand ils ont quitté la Maison-Blanche, et il voulait vraiment continuer son œuvre sur les droits de la personne et la résolution de conflits, tout en promouvant la démocratie. C’est la raison pour laquelle il a créé le Center. C’était d’ailleurs le premier de ce genre.

Aux États-Unis, les anciens présidents ont des bibliothèques et des musées, mais pour le président Carter, il ne voulait pas de groupe de réflexion. Il voulait une institution active qui pourrait véritablement, une fois de plus, soutenir les peuples du monde entier. Le Carter Center a deux gros mandats différents. Le premier concerne les programmes de santé, et le second les programmes de paix qui s’appuient sur la primauté du droit, la résolution de conflits, les droits de la personne et la démocratie. Jusqu’à ce que la COVID arrive, le président Carter était très engagé. Il a joué un rôle dans toutes les programmations que nous faisons, notamment le travail que je fais, et nous lui serons donc à jamais reconnaissants pour son soutien et son engagement pour les questions liées au genre et pour le droit à l’information.

PK :

Donc, manifestement, un centre comme celui-ci qui est dévoué à la promotion de la démocratie repose sur un solide système d’accès à l’information. Et je comprends que le Carter Center a entrepris une programmation de longue haleine dans ce domaine, notamment en créant un outil d’évaluation des lois sur l’accès à l’information. Pouvez-vous nous dire ce que c’est et comment il fonctionne en pratique?

LN :

Lorsque nous avons commencé à travailler sur ce projet en 1999, il y avait seulement une poignée de pays dans le monde qui avaient des lois sur l’accès à l’information, y compris le Canada. Au cours des deux décennies qui ont suivi, nous voyons maintenant plus d’une centaine de pays, environ 115 ou 120, qui ont un droit à l’information, mais nous avons toujours compris que la valeur de la loi repose véritablement sur sa mise en application et son utilisation. Le Carter Center n’était vraiment que la première étape, alors que nous avons probablement travaillé dans 40 pays pour appuyer la promulgation de bonnes lois. Nous avons créé cet outil d’évaluation de la mise en œuvre comme ressource pour les gouvernements qui disposent de lois pour dire : « Sont-elles réellement mises en œuvre à leur plein potentiel? Quelle est la qualité de leur mise en œuvre? »

L’outil en lui-même a donc été créé sur plusieurs années avec beaucoup de projets pilotes. Ce n’est pas aussi simple qu’on le croit. Je blague toujours en disant que je suis une avocate et que j’ai entrepris ce projet comme scientifique sociale, pour ainsi dire, uniquement parce que je n’avais aucune idée dans quoi je mettais les pieds et que des personnes bien plus intelligentes que moi ne l’auraient jamais essayé. L’outil a 60 indicateurs, et il est mis en œuvre au niveau des organismes, car nous comprenons que les gouvernements ne sont pas les entités qui réussissent ou échouent lorsqu’ils mettent en œuvre une loi sur le droit à l’information. C’est le travail des organismes. Nous voulions nous assurer que nous allions plus vers le granulaire tout en cherchant à savoir s’ils mettaient des structures en place (ce que nous appelons la plomberie) pour que la loi fonctionne.

Nous nous demandons s’il y a l’engagement politique de la part du leadership. Ont-ils des réunions sur le droit à l’information et sa mise en œuvre? Font-ils un suivi de la progression? Y a-t-il un agent d’information, par exemple, qui est chargé d’aider les personnes qui recherchent de l’information? Existe-t-il des politiques et des procédures sur la réception de demandes et sur le fait d’y répondre, et sur la gestion de dossiers? Nous analysons vraiment un certain nombre d’éléments de la loi, et nous essayons de les décomposer en nous demandant comment une personne les mettrait en œuvre pour qu’ils soient significatifs et efficaces.

PK :

Je voulais vous demander maintenant, plus précisément, comment vous en êtes venue à travailler sur des enjeux tels que le genre et l’accès à l’information. Comment en êtes-vous arrivée là?

LN :

En y réfléchissant, cela semble assez évident, mais à l’époque, lorsque l’on travaillait sur le droit à l’information et que nous avons décidé d’organiser une conférence internationale avec le président Carter pour la diriger pour s’intéresser à l’économie politique de cet enjeu, nous nous sommes demandé pourquoi seulement certains pays promulguaient des lois. Pourquoi pas les autres? Quel était l’avantage de ces lois? Quelles étaient les répercussions? Nous avions cette grosse conférence dont le point culminant était une série de recommandations, mais nous comprenions que le contexte était aussi important. Alors nous avons décidé d’aller au-delà de cette conférence internationale où nous avions fait venir des personnes du monde entier et d’en faire une en Amérique latine et aux Amériques. Puis, une autre en Afrique, afin que nous puissions avoir plus de contexte pour comprendre ce qui fonctionnait et ce qui n’allait pas.

La conférence en Afrique fut pour moi ce que j’appelle mon moment Oprah Winfrey. Nous avions invité environ 140 personnes de près de 20 pays sur le continent africain, et très peu de femmes. Pour chaque femme que nous avions invitée, un homme avait pris sa place. Honnêtement, il y avait vraiment très peu de femmes que nous avions trouvé qui faisaient la promotion du droit à l’information. N’oubliez pas que pendant que nous faisions tout cela, nous continuions de dire : « C’est un droit fondamental. Vous avez besoin de cela pour exercer tous vos autres droits. Sans l’information, rien d’autre ne fonctionne. » Si cela avait été le cas, pourquoi n’y avait-il pas plus de femmes qui travaillaient véritablement sur des approches fondées sur les droits dans le domaine des droits de la personne? Pourquoi ces femmes et ces organisations n’étaient-elles pas plus engagées dans le droit à l’information?

Après cette conférence, qui, chose intéressante, avait commencé par un discours du président Carter qui demandait à ce que toutes les femmes présentes dans la salle se lèvent, parmi les 140 présentes, les seules femmes étaient celles qui étaient venues avec lui des États-Unis, d’Atlanta, du Carter Center, et quelques femmes incroyables du Ghana. Lorsque nous sommes rentrés aux États-Unis, j’avais une réunion avec le président Carter, et nous avons discuté de ce problème… Moi, prête à dégainer, comme on dit. J’ai dit au président Carter : « C’est effectivement un problème. Il doit y avoir une sorte d’inégalité à laquelle les femmes doivent faire face. Autrement, pourquoi ne sont-elles pas engagées? Pourquoi n’exercent-elles pas ce droit? »

Il m’a dit que, même s’il était d’accord avec moi, nous devions vraiment le prouver. Il fallait que l’on démontre cette hypothèse, car sinon les gouvernements n’agiront pas différemment. Il m’a mise au défi d’aller de l’avant et de faire mes recherches, et que, s’il n’y avait rien, de faire en sorte de démontrer cette hypothèse selon laquelle les femmes ne pouvaient pas exercer leur droit à l’information comme les hommes. J’ai commencé à faire des recherches sur cet enjeu et, à ma grande surprise, il n’y avait pratiquement rien à ce sujet. Il y avait une étude qui avait été faite en 2005 par PriceWaterhouseCooper en Inde qui traitait de ce sujet. Parmi tous les demandeurs, moins de 10 % étaient des femmes.

Avec un collègue de Rutgers, nous avons mis sur pied une étude qui avait un certain nombre de composants, mais au centre, nous nous sommes posé les questions suivantes : « Les femmes peuvent-elles exercer leur droit à l’information avec la même fréquence, facilité et réussite que les hommes? Sinon, pourquoi? Quels sont les principaux obstacles? Si ces obstacles pouvaient être surmontés, quelle information est la plus essentielle pour la promotion et la protection des droits, et l’émancipation économique des femmes? »

Nous nous sommes lancés, nous avons appliqué ce principe et nous avons réalisé l’étude dans trois régions différentes, trois continents différents, auprès de trois cultures très différentes, car nous voulions montrer que cet enjeu n’avait rien à voir avec un endroit particulier ou une culture précise avec un ensemble de normes. Il s’agissait essentiellement du fait d’être une femme, et c’est ce qui créait ces obstacles. Finalement, nous avons fait environ 1 700 entrevues dans les trois pays, c’est-à-dire le Liberia en Afrique occidentale, le Guatemala en Amérique latine et le Bangladesh en Asie. Dans chaque pays, nous avons été capables de démontrer l’hypothèse selon laquelle les femmes n’exercent pas leur droit à l’information comme les hommes.

PK :

C’est incroyable. Pouvez-vous nous donner quelques exemples du type d’obstacles auxquels les femmes se heurtent, de véritables exemples concrets que vous avez trouvés dans votre étude?

LN :

Je pense qu’il est bon de noter que, même s’il y avait des extrêmes différents, les obstacles étaient plus ou moins les mêmes dans ces trois pays et endroits incroyablement différents. Les principaux obstacles que les femmes doivent surmonter sont des problèmes d’analphabétisme. Deux tiers des analphabètes dans le monde sont des femmes. Il y a des problèmes de temps et de mobilité. Nous parlons souvent du double fardeau qui pèse constamment sur les femmes, du fait qu’elles doivent non seulement s’occuper de leur famille et de leur foyer, mais également qu’elles doivent souvent être le gagne-pain, c’est-à-dire faire un peu d’agriculture ou d’artisanat, et essayer de gagner de l’argent comme elles le peuvent, il n’y a pas beaucoup de temps.

Je dois dire que nous avons posé la question aux experts et aux organisateurs communautaires, aux chefs communautaires et aux femmes elles-mêmes : « Les femmes s’intéressent-elles à l’information? » Presque toutes ont dit oui, alors le manque d’intérêt n’est pas le problème ici. Dans de nombreux cas, le problème était le temps. Bien que les femmes comprennent la valeur de l’information, elles n’avaient pas le temps de se rendre aux organismes publics, elles ne pouvaient pas se déplacer. La mobilité est un problème énorme. Les femmes sont incroyablement mal à l’aise dans le monde entier dans les transports en commun et par le fait d’essayer de se rendre de leur maison à l’organisme public pour demander de l’information. Il y avait aussi un manque de connaissances. Les femmes n’en avaient pas entendu parler, elles ne savaient pas comment demander de l’information. Il y avait aussi beaucoup de problèmes normatifs et culturels, il était donc mal vu pour les femmes de poser des questions d’hommes, il était mal vu pour les femmes de sortir et demander de l’information.

Il y avait aussi des problèmes liés à la peur. Les femmes avaient tout simplement peur. Elles avaient peur d’aller dans les organismes publics, elles n’étaient pas les bienvenues. Nous avons vu l’expérience de nos chercheurs que nous avons placés dans les organismes publics, dans plus de 130 organismes, et ils se sont rendus à chacun d’eux trois fois, à trois jours différents et trois semaines différentes. Ils ont vu les femmes essayer d’entrer et d’obtenir de l’information pour avoir des services, et elles étaient souvent ignorées. Elles étaient ridiculisées : « Pourquoi voudriez-vous cela? Pourquoi avez-vous besoin d’information? Qui êtes-vous pour me demander des renseignements? » Quand cela arrive, la possibilité qu’une femme y retourne est assez limitée.

Au Guatemala, par exemple, ils ont plusieurs langues. Il existe une loi qui stipule que dans les organismes publics, le personnel doit parler les deux langues locales, ainsi que l’espagnol. Nos chercheurs ont remarqué que lorsqu’un homme entrait, un Autochtone, l’agent public lui parlait dans sa langue, mais lorsqu’une femme entrait, une Autochtone (et au Guatemala, il est facile de le voir, car elle porte des vêtements très particuliers, donc ils savaient qu’elle était Autochtone), il lui parlait seulement en espagnol. Voilà la preuve évidente que les femmes étaient exclues. Elles n’étaient même pas traitées dans la même langue que leur mari.

PK :

Ce sont en effet des exemples incroyables au Bangladesh, au Liberia, au Guatemala, mais qu’en est-il dans les pays plus proches de chez nous? Avez-vous trouvé des exemples semblables dans les pays développés et même plus près de chez nous, en Amérique du Nord? Quelle comparaison peut-on faire des expériences dans tous les pays?

LN :

À la suite de cette étude, nous avons fait de la programmation à long terme dans ces trois pays dans lesquels nous avons travaillé avec les gouvernements pour dire : « De toute évidence, les femmes ne viennent pas à vous. Comment allez-vous solliciter les femmes de manière bien plus intentionnelle? Comment transmettre l’information là où les femmes se rassemblent, par exemple, là où elles se sentent en sécurité, dans les marchés, les écoles, là où elles sont aptes à recevoir cette information et à l’utiliser? » Ensuite, nous avons travaillé avec des organisations féminines et des groupes de société civile et de femmes pour essayer d’associer cela avec les efforts du gouvernement.

Nous faisions cela pendant un certain nombre d’années. Je pense qu’en 2018, nous avons organisé une autre conférence internationale, toujours menée par l’ancien président Jimmy Carter, et elle traitait des femmes et du droit à l’information. À la fin de cette conférence, deux recommandations ont été formulées. L’une, que nous devions défragmenter les silos. Il y a ceux qui travaillent sur les problèmes de genre et de développement, d’autres sur la transparence et la responsabilisation, mais personne ne se parlait vraiment. Puis, la deuxième était que nous devions en faire davantage pour sensibiliser les personnes à ce problème, tant la valeur de l’information pour les femmes que le fait qu’il y a ces obstacles que se dressent devant elles. Il y a cette inégalité.

Au Carter Center, j’étais chargée de trouver une idée de ce qu’ils appelaient une campagne mondiale. Je n’avais aucune idée de ce que cela voulait dire et cela m’a pris plus d’un an pour trouver ce que j’allais faire. Deux choses se sont passées en même temps. La première : je discutais avec un de mes très bons amis qui travaille au gouvernement municipal dans un pays d’Amérique latine, et il m’a dit : « Je ne comprends pas pourquoi tu continues de travailler au niveau national. Ils n’en ont rien à faire. Viens travailler au niveau municipal, viens travailler au niveau provincial. Nous sommes ceux qui comprennent vraiment les besoins de nos citoyens et nous voulons vraiment les aider. »

La seconde : nous avons étudié un millier de demandes d’information que nous avions demandé à des femmes de faire dans ces trois pays. Sans surprise, la grande majorité avait été faite auprès de gouvernements locaux. Il s’agissait d’information sur les services publics : « Comment faire rentrer mon enfant à l’école? Y a-t-il des possibilités de formation? Je veux travailler dans le secteur de l’agriculture. Comment puis-je obtenir des graines ou de la terre? J’ai des déchets qui ne sont pas ramassés. Comment puis-je obtenir des services sanitaires? Je suis une survivante de violence domestique. Où dois-je aller? » Donc, des demandes vraiment localisées. À ce moment-là, nous avons changé la trajectoire complète de cette campagne et au lieu de travailler dans le monde entier à l’échelle nationale, nous avons décidé de travailler au niveau municipal.

Nous avons également reconnu que d’ici 2050, 70 % du monde vivrait dans des villes, alors nous voulions vraiment voir ce qui se passait dans les villes et comment appuyer cela. Nous voulions que ce soit concret, mais nous ne voulions pas juste nous concentrer sur les pays en développement, car nous pensions qu’il s’agissait d’un problème mondial. Alors, nous avons envoyé une série d’invitations à des villes dans le monde pour qu’elles participent à la campagne. C’était il y a quelques années, notre premier groupe, et nous nous sommes dit (c’était en plein dans la COVID) que nous convaincrions peut-être quelques villes d’y participer. Plus de la moitié voulait venir.

Parmi elles, on comptait des villes des États-Unis, Chicago, Atlanta, et Dublin. Nous avions un certain nombre de villes de pays développés, car elles reconnaissaient aussi que leurs services, leurs renseignements, ne touchaient pas beaucoup de femmes et, pour cette raison, les femmes ne pouvaient pas bénéficier de ces services municipaux. Depuis, nous avons pris de l’ampleur. Nous en avons maintenant 36, mais nous avons Washington D.C. en plus, et nous sommes sur le point d’ajouter une autre ville des États-Unis, Paris, Birmingham au Royaume-Uni, deux autres villes d’Europe, se joignent à nous. Il s’agit donc d’un problème qui ne touche pas seulement le monde en voie de développement, mais également les pays développés, car nous sommes toujours au point où les inégalités persistent chez les femmes, peu importe où elles vivent.

PK :

Que font ces villes participantes sur le terrain pour faire la lumière sur l’accès à l’information pour les femmes dans le cadre de la campagne?

LN :

La campagne est basée, une fois de plus, sur cette idée que les femmes ne reçoivent pas d’information, et à cause de cela, elles ne peuvent pas exercer leurs droits, elles ne peuvent pas bénéficier des services que, dans ce cas, les gouvernements municipaux proposent. Chaque ville définit un service qu’elle propose et qui, selon elle, serait transformatif. Il s’agit d’un service auquel, si les femmes pouvaient y accéder, changerait leur vie, celle de leur famille et de leur communauté. Elles définissent ce service, ainsi que la population cible de femmes. À certains endroits, c’est tout simplement celles qui vivent dans leur juridiction et, à d’autres endroits, il s’agit de femmes plus jeunes, certaines se sont concentrées sur des femmes plus âgées, certaines ciblaient les disparités socioéconomiques, mais elles déterminaient leur public féminin cible, puis elles utilisaient l’information comme pont.

Ainsi, « Nous avons ce service exceptionnel, nous avons ces femmes incroyables qui en ont besoin, comment pouvons-nous leur offrir en utilisant l’information, en les sensibilisant au type de services fournis, où se rendre pour l’obtenir, quelles sont les exigences pour en faire la demande, combien de temps un service dure-t-il, que se passe-t-il si vous ne le recevez pas? » Tous ces éléments d’information sont exactement ce que représente le droit à l’information. Il s’agit simplement de mettre cette information importante entre les mains des femmes, et observer ce qui se passe. C’était tout simplement incroyable. Nous avons écouté des cas de réussite incroyable en sortant de ces villes, et c’est intentionnel, novateur et engagé.

PK :

De toute évidence, vous avez eu une incidence positive. Avez-vous des statistiques qui permettent de mesurer les répercussions que vous avez eues?

LN :

Absolument. Dans la ville de Guatemala, ils se sont concentrés sur les centres pour les femmes qui offrent des soins de santé gratuits. Ils ont donné plus d’information à ce sujet, et en peu de temps, six mois après, ils ont vu une hausse de plus de 200 % du nombre de femmes arriver pour obtenir des services de santé gratuits. De même, à São Paulo, au Brésil, ils ont travaillé sur la violence fondée sur le genre. Ils ont sensibilisé les femmes pour qu’elles sachent où elles peuvent aller dans les communautés pour obtenir de l’information sur ces services et pour y accéder. Ils ont vu une augmentation de 86 % du nombre de femmes qui obtiennent cette information et ces services.

Ici, plus près de chez nous, à Chicago, ils ont une carte d’identité municipale, qui ouvre la porte à tout un tas d’autres services, au transport en commun, aux bibliothèques publiques, à des médicaments gratuits ou à des médicaments à prix réduit. Ils avaient des difficultés à pousser les gens à en faire la demande, alors ils ont eu recours à la campagne Inform Women, Transform Live pour souligner les avantages de la carte, la manière dont elle était distribuée, les exigences à respecter, la façon d’en obtenir une et tous les renseignements dont les personnes avaient besoin. Ils ont pu observer que pendant la campagne, il y avait une augmentation de 225 % du nombre de cartes d’identité municipales qui avaient été distribuées. C’est tellement facile. Il s’agit seulement de transmettre l’information aux gens qui en ont le plus besoin, et d’observer la façon dont ils peuvent bénéficier de ces services exceptionnels.

PK :

En effet, ces exemples sont très révélateurs et ces statistiques très impressionnantes. Je ne peux pas m’empêcher de remarquer qu’il n’y a actuellement aucune ville du Canada, ou même de la province de l’Ontario, qui participent à la campagne. Qu’en concluez-vous et prévoyez-vous étendre le programme au Canada?

LN :

Nous envoyons des invitations. Nous avons envoyé 30 invitations pour chaque cohorte. Nous sommes maintenant à notre troisième cohorte, et nous acceptons jusqu’à 12 villes, c’est pour cela que nous avons 36 villes. En ce qui concerne la manière dont nous avons sélectionné les villes, nous nous sommes d’abord posé les questions suivantes : « Y a-t-il un droit à l’information prévu par la loi? Existe-t-il une loi nationale, provinciale ou municipale? » Ensuite, nous avons regardé le type de travail qu’ils font, leur engagement envers l’équité entre les genres, leurs engagements envers la transparence et la responsabilisation, et s’ils se sont impliqués dans cet enjeu. Nous veillons à ce que les maires aient une grande intégrité, qu’ils soient incroyablement honnêtes, et ensuite nous sélectionnons un groupe auquel envoyer l’invitation.

De peur de me créer toutes sortes de difficultés, je dirais que dans chacune des trois cohortes, nous avons envoyé un certain nombre d’invitations à des villes canadiennes, et aucune n’a décidé de faire une demande. Je me dis simplement que cela signifie que les villes du Canada sont uniques en ce qu’elles pensent qu’elles sont déjà bien assez transformatives en matière de genre, à tel point que chaque femme dans leur communauté reçoit leur service, ou peut-être que le moment n’était pas bien choisi. Dans certains cas, c’est parce que les élections approchent ou qu’elles viennent juste d’avoir lieu, mais si quelqu’un qui travaille pour une ville nous écoute, nous accueillerions une ville canadienne, car nous pensons que ce serait quelque chose de remarquable pour vos électeurs et pour les femmes dans vos communautés, afin qu’elles soient en mesure de voir votre engagement envers le droit des femmes et leur accès à l’information.

PK :

Je l’espère de tout cœur. Vous ne le savez peut-être pas, mais la ville de Toronto a récemment élu une mairesse. Alors qui sait, peut-être que cela suscitera l’intérêt et la participation à votre campagne. Je voudrais passer à un sujet connexe. Il s’agit de la hausse de la mésinformation. Nous voyons qu’elle se fraye un chemin dans le monde entier et qu’elle est accélérée par l’IA générative et d’autres formes de technologie capables de publier de la mésinformation, parfois de la désinformation, de manière très trompeuse, à tel point que les personnes, souvent, ne peuvent pas discerner le vrai du faux, et les faits des mythes. Selon vous, comment l’accès à l’information ou la transparence proactive du type d’information gouvernementale liée aux services et avantages dont vous parlez contribue-t-il à contrer la montée de la mésinformation dans le monde actuel?

LN :

C’est un véritable problème, et il n’y a pas de réponse simple. Nous pourrions passer toute la journée à parler de cela, mais aussi de la fracture numérique, de la manière dont l’IA aura une incidence très négative sur les femmes. C’est déjà le cas. Mais en termes de mésinformation et du moment où elle devient de la désinformation intentionnelle, il faut parler d’écosystème de l’information. Je pense qu’il y a une expression que nous connaissons tous et qui est que la nature a horreur du vide. Lorsqu’il manque quelque chose, quelque chose vient le remplir. En ce qui concerne l’écosystème de l’information, lorsqu’il n’y a pas de flux d’information, lorsque l’information n’est pas diffusée uniformément, lorsque l’on ne croit pas en l’information, par exemple, celle du gouvernement, alors cette absence de bonne information laisse la place à la possibilité de mésinformation et de désinformation. Nous le voyons maintes et maintes fois.

Ce qui est tellement ironique, d’ailleurs, c’est que les gouvernements craignent souvent de donner de l’information si cette information n’est pas une bonne nouvelle, si elle ne montre pas un bon côté, s’ils ont peur que cela nuise à la sécurité nationale ou ait une incidence sur les relations internationales. Cependant, nous avons vu au fil des années durant lesquelles j’ai travaillé sur le sujet que le risque se présente lorsqu’ils retiennent l’information, car c’est là que vous ouvrez la porte à la mésinformation et à la désinformation, mais également que vos propres citoyens commencent à ne plus vous faire confiance et à douter. J’aime utiliser l’exemple selon lequel quand il y a un problème de sécurité, et à quel point, lorsque c’est le cas, la première réponse du gouvernement est de tout boucler. Cependant, c’est lorsque vous faites preuve d’ouverture que vous réglez non seulement la menace pour la sécurité, mais que vous ouvrez également la porte pour que tous les citoyens s’y attaquent et la comprennent bien mieux.

Aux États-Unis, nous avons ce que l’on appelle l’alerte ambre. L’alerte ambre, et vous avez peut-être quelque chose comme ça au Canada, c’est lorsqu’un enfant a été kidnappé. Avant cette loi, nommée en hommage à une petite fille qui s’appelait Amber, la police, les forces de sécurité, partaient à la recherche de l’enfant, mais seulement eux, 5, 10, peut-être 15 agents de police. Avec l’alerte ambre, la loi stipule, ou force, devrais-je dire, une divulgation totale de l’information, partout. On le voit sur nos téléphones. Nous avons des alertes ambre avec tous les renseignements qu’ils ont, le nom de la personne, le nom de l’enfant, etc. Ils essaient de donner une description de la voiture, avec la plaque d’immatriculation. Ils font des affichages partout sur les autoroutes. Donc, sur tous nos panneaux, nos panneaux électriques, ils mettent « Alerte ambre ».

Maintenant, ils n’ont plus 10 ou 15 personnes à la recherche de cet enfant, mais des centaines et des milliers de personnes à sa recherche. Le nombre d’enfants sauvés des mains de leurs kidnappeurs grâce à cela est incroyable, et c’est juste un exemple pour montrer que notre première réaction serait « Oh non, nous devons tout boucler. Nous devons nous en occuper nous-mêmes. » La réalité est que plus vous donnez des renseignements, plus vous avez de l’aide pour régler le problème. Lorsque l’on parle de mésinformation, ce qui la fait prospérer, c’est le manque d’autres renseignement. Est-ce que vous me suivez?

PK :

Tout à fait. Nous avons l’alerte ambre au Canada, donc c’est un exemple très frappant du pouvoir que peut avoir l’information pour obtenir de bons résultats lorsque les gens peuvent y participer activement. C’est un très bon exemple. Comme vous le savez, mon bureau a adopté La protection de la vie privée et la transparence dans un gouvernement moderne comme l’un des domaines de priorité stratégique sur lequel nous concentrons notre travail. J’aimerais vous demander, avant de conclure pour aujourd’hui, quel est votre conseil sur ce qu’un bureau tel que le nôtre pourrait faire pour offrir des occasions plus significatives pour impliquer les femmes dans les enjeux d’accès à l’information.

LN :

Je pense que la première étape consiste à comprendre le problème. Nous avons réalisé une étude il y a quelques années avec des partenaires des Nations Unies pour parler aux commissaires à l’information, pour leur dire : « Dites-nous ce qui se passe. Combien de femmes auteures d’une demande avez-vous? Comment entrez-vous en contact avec les femmes avec de l’information? Combien d’entre elles font appel de leurs décisions lorsqu’elles ne sont pas satisfaites? » Pas une seule juridiction n’a répondu parmi les 36. Aucune d’elles n’avait ses données désagrégées par genre, alors nous ne connaissons pas exactement l’ampleur du problème. Pour votre bureau, je pense que l’une des premières choses que j’encouragerais, c’est de vraiment essayer de comprendre qui recherche de l’information et ce que font les organismes pour essayer d’être plus intentionnels pour que l’information à propos de leurs services parvienne aux femmes, par exemple.

Ensuite, si l’on regarde les appels, qui fait la demande? Si vous n’avez pas d’information, qui vient vers vous pour demander du soutien? Du haut de votre poste de commissaire à l’information, je vous encouragerais vraiment à, tout d’abord, analyser vos propres statistiques. Qui fait appel des décisions négatives? Est-ce les femmes ou est-ce principalement les hommes? Si vous remarquez, ce qui selon moi sera probablement le cas, que ce sont souvent des hommes qui viennent, que pouvez-vous faire pour que cela soit plus accessible afin que les femmes puissent faire ces appels? Comment pouvez-vous les appuyer pour faire ces appels? Comment pouvez-vous changer vos processus ou encourager les femmes? Avez-vous besoin qu’un membre du personnel dédié à cette tâche veille à ce que les femmes soient non seulement capables de faire appel de ces décisions, mais également qu’il travaille avec les divers organismes pour dire : « Que faites-vous pour cibler les femmes? »

Il s’agit d’être affirmatif. Il s’agit d’en faire plus et de le faire différemment, car nous savons que si vous ne le faites pas, cette inégalité continuera. Je pense qu’en tant que commissaire à l’information, vous pouvez en faire beaucoup : formation, sensibilisation, renforcement des capacités au sein de vos propres organismes, mais également au sein de la communauté. Il existe un tas d’organismes communautaires. Dans la campagne, nous travaillons avec les villes, mais nous offrons également de petites subventions pour des programmes complémentaires. Il existe un tas d’organismes qui travaillent sur ces enjeux tellement importants, tels que la violence domestique, les enjeux liés à l’émancipation économique, les soins de santé, par exemple, qui sont là pour vous aider et collaborer avec vous pour vous assurer que les femmes reçoivent l’information et, en fin de compte, obtiennent ces services.

Je pense que nous devons aussi prendre en compte la fracture numérique. Plus nous mettons le gouvernement en ligne, plus nous numérisons, plus nous modernisons, plus nous laissons certaines personnes à la traîne. Cette fracture numérique existe vraiment. C’est une fracture entre les genres. Ce sont souvent les personnes marginalisées qui n’ont peut-être pas accès à Internet, ou qui ne savent pas bien l’utiliser. Alors, encore une fois, plus nous modernisons, ce qui est excellent, plus nous exacerbons un problème existant, et plus nous laissons un nombre important de personnes à la traîne. Je vous encourage vivement, en tant que commission de l’information, à explorer cela. Comment pouvons-nous continuer d’aller de l’avant et nous assurer que tout le monde nous suive?

PK :

Vous avez donné un grand nombre de conseils, et nous allons y réfléchir avec diligence et intérêt, car je pense que vous avez soulevé beaucoup de choses que nous pouvons faire en tant que commissaires à l’information. C’est très intéressant, car, très récemment, nous avons modifié nos formulaires de demande pour les appels liés à l’accès à l’information pour permettre aux appelants de demeurer neutres du point de vue du genre. Ce sera donc intéressant de regarder les statistiques pour voir à quel point ce chiffre augmente. En tout cas, je suis d’accord avec vous pour dire que nous ne connaissons pas l’ampleur du problème tant que nous n’avons pas, à tout le moins, certaines données pour nous indiquer les chiffres. Nous pouvons faire beaucoup de choses pour lancer la conversation. Laura, six ans plus tard, je suis très contente d’avoir enfin pu reprendre contact avec vous. Votre travail au Carter Center continue de m’inspirer, et je l’étais déjà lorsque je vous ai entendue pour la première fois en 2017. Votre travail continue à nous inspirer et à nous impressionner encore aujourd’hui.

LN :

Merci beaucoup, et félicitations pour vous attaquer à cet enjeu et souligner que nous devons nous y atteler. Félicitations à vous et à votre personnel.

PK :

Pour les auditeurs qui voudraient en savoir plus sur le travail du Carter Center, il y a un lien vers leur site Web dans les notes de l’épisode. Si vous souhaitez avoir des directives sur la manière de remplir une demande d’accès à l’information ici en Ontario, notre épisode « Démystifier le processus d’accès à l’information » est un bon point de départ. Nous avons ajouté un lien vers cet épisode dans les notes. Vous pouvez également consulter le site Web de mon bureau à l’adresse ipc.on.ca pour en savoir plus sur le travail que nous faisons pour faire respecter les lois de l’Ontario sur l’accès à l’information et pour soutenir la protection de la vie privée et la transparence dans un gouvernement moderne. Vous pouvez toujours appeler notre bureau ou nous contacter par courriel pour obtenir de l’aide et des renseignements généraux sur les lois ontariennes en matière d’accès à l’information et de protection de la vie privée. C’est tout pour aujourd’hui. Merci de nous avoir écoutées, et à la prochaine fois.

C’était Patricia Kosseim, commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de l’Ontario, et vous avez écouté L’info, ça compte. Si vous avez apprécié le balado, n’hésitez pas à formuler une évaluation ou un commentaire. Si vous souhaitez que nous abordions un sujet lié à l’accès à l’information ou à la protection de la vie privée dans un prochain épisode, n’hésitez pas à communiquer avec nous. Envoyez-nous un gazouillis à IPCinfoprivacy ou un courriel à [email protected]. Merci de nous avoir écoutées et rejoignez-nous pour d’autres conversations sur les personnes, la protection de la vie privée et l’accès à l’information. Si ça compte pour vous, ça compte pour moi.

Laura Neuman est conseillère principale au Carter Center à Atlanta (Géorgie). Elle est chargée de la mise en œuvre de la campagne Inform Women, Transform Lives (« Informer les femmes, transformer des vies ») du centre.

Avant de se joindre au Carter Center en 1999, elle était avocate à Legal Action of Wisconsin. Elle est diplômée de l’école de droit de la University of Wisconsin.

  • Cheminement d’un cabinet d’avocats au service de groupes défavorisés à un poste au Carter Center [3:05]
  • Mandat du Carter Center [4:18]
  • Outil d’évaluation des lois sur l’accès à l’information : nature et fonctionnement [5:36]
  • Inégalité entre les sexes sur le plan de l’accès à l’information [8:15]
  • Obstacles que doivent franchir les femmes pour obtenir l’accès aux renseignements que détiennent les pouvoirs publics [13:40]
  • Fournir aux femmes des renseignements qui leur sont utiles dans leur vie quotidienne [16:17]
  • Statistiques sur l’incidence d’un accès amélioré à l’information pour les femmes [18:41]
  • Expansion des programmes à différentes villes nord-américaines [23:28]
  • Lutte contre les fausses informations par la diffusion de renseignements de confiance, en étant conscient du fossé numérique [30:45]

Ressources

L’info, ça compte est un balado sur les gens, la protection de la vie privée et l’accès à l’information animé par Patricia Kosseim, commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de l’Ontario. Avec des invités de tous les milieux, nous parlons des questions qui les intéressent le plus sur la protection de la vie privée et l’accès à l’information.

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